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Festival Differ'art
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11 mai 2008

Blesures de Femmes

A la Médiathèque de Tourcoing :

Nous présenterons : Catherine CABROL et son expo :     logo_blessure_de_femme cliquez sur l'mage pour découvrir le dossier complet

En Asie, au Moyen-Orient, des femmes sont assassinées au nom de l’honneur. En Afrique, des petites filles subissent l’excision au nom de la coutume. En Occident, des femmes meurent sous les coups de leur partenaire au nom du plus fort. De la naissance à la mort, en temps de paix comme en temps de guerre, les femmes sont confrontées à un cycle infernal de dépendance et de répression dont se rendent coupables les Etats, la société ou les familles.

En 2003, le président Afghan, Hamid Karzaï, a amnistié vingt jeunes femmes accusées d’abandon du domicile conjugal parce qu’elles refusaient le mariage forcé. Dès leur libération, certaines ont été mises à mort par leur propre famille, beaucoup ont « disparu ».

En 2005, comme chaque année, environ deux millions de fillettes seront excisées dans 25 pays d’Afrique, en Indonésie, en Malaisie, au Yémen et parmi les populations immigrées en Europe et notamment en France… Cent vingt millions de femmes victimes de mutilations sexuelles vivent actuellement sur le seul continent africain, soit le tiers de la population féminine de l’Afrique.

En Europe, la violence conjugale est la première cause de décès des femmes de 16 à 45 ans, bien avant le cancer ou les accidents de la route… En France, 5 femmes meurent chaque mois à la suite de violences conjugales et selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 70 % des femmes victimes d’un homicide sont tuées par leur partenaire masculin.

Si toutes ces violences perdurent et se multiplient, c’est que trop de pays ont encore des lois et des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes… Le dernier recensement réalisé en Chine en l’an 2000 a montré que le rapport entre les naissances des filles et celles des garçons était de 100 pour 119, alors que la norme biologique est de 100 pour 103.

Il y a encore trop de sociétés où les religieux et les médias font l’apologie de traditions et d’attitudes visant à asservir les femmes… Le 11 Mars 2002, quinze écolières ont été brûlées vives dans l’incendie de leur école à La Mecque, en Arabie Saoudite. Les membres de la police religieuse les ont empêchées de quitter le bâtiment parce qu’elles ne portaient pas de foulard et qu’aucun homme de leur famille n’était présent pour les prendre en charge…

Et puis il y a encore et toujours la folie des hommes… En Afrique du Sud, des jeunes filles sont violées et contaminées par ceux qui croient qu’une relation sexuelle avec une vierge les guérira du sida.

La violence contre les femmes est un phénomène universel qui ignore lesbarrières de la richesse, de la culture ou de la race, et parfois même de la raison… En matière de droits humains, c’est le pire des scandales de notre époque.

L’intention

Femme, je suis concernée par ces drames, même modestement, je veux agir. Photographe, je demande à des femmes qui ont subi ces humiliations, ces crimes, de bien vouloir “poser” leurs regards un instant sur nous. Loin de l’image courante de la femme victime, je les incite à relever la tête au contraire, à nous faire face, à visage ouvert, avec pudeur et féminité. Et dans leurs yeux, leurs postures, leurs mains, je cherche la beauté qui l anime, je veux leur rendre cet hommage…

Ce n’est pas seulement la colère qui motive mon acte photographique, j’agis pour apporter du soutien et du respect à toutes les femmes blessées, pour leur rendre leur dignité, pour prouver que la honte et la peur ne les empêchent plus de se montrer et quand elles osent témoigner, on peut les prendre au sérieux. Il y a des moments où prendre en photo, c’est prendre dans les bras. Ce baptême photographique me procure une proximité avec chacune, j’apprends des histoires de vie, j’entends des confidences qui pourraient aider beaucoup d’autres femmes à retrouver le goût des autres, à condition que leurs expériences soient racontées, que leurs voix soient entendues…

Chaque photographie sera accompagnée d’un texte de leurs témoignages. Si l’art peut inciter au respect et à l’amour des êtres, je me dois d’être une “artiste militante”.

Avec toute ma profondeur,

Sincèrement.

Catherine Cabrol

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